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CLAUDE JEANMART, artiste plasticien
DÉRIVE
32 Médias
DERIVE
A la suite d’un travail d’un an intitulé “ Errance “, qui s’est achevé en Décembre 1994 sur des formats de 1 m 30 x 3 m 40, et qui invitaient le spectateur à marcher, à défiler devant ces peintures, un nouveau thème est apparu en janvier 1995 : “ DERIVE “, qui cherchait moins la cohérence visuelle, hiératique, des “Errance “, que la trajectoire aléatoire, le rebondisssement d’une oeuvre à l’autre.
Réminiscence d’un voyage en Colombie en 1987, l’idée s’est imposée, d’éléments picturaux à la dérive, traversant la toile sans ordre apparent, sans commun dénominateur, sinon la dérive. L’énorme Magdalena, fleuve de boue, dévorant les berges, entrainait dans ses tourbillons ocre rouge, des ilots herbeux sur lesquels parfois, dérivent des arbres, des vaches, ou des cabanes de paysan, dans un kaléidoscope de couleurs et de matières végétales et minérales.
Il ne s’agissait pas de peindre des images pittoresques, des souvenirs de phénomènes sidérants, mais à partir de cette vision d’érosion gigantesque, de situer, en dehors de tout symbolisme, une existence humaine, dans un espace-temps dont on ne connait ni la trajectoire future, ni la fin.
Il n’y a là rien de morbide, mais la perception d’un “ à venir “, non maitrisable, à considérer bon gré mal gré comme un inséparable ami.
Des corps et des visages flottent ou s’enfoncent, se disloquent ou se rassemblent, des fragments indéterminables se chevauchent, griffés dans des matières rugueuses et bariolées, tracés schématiquement avec du bois calciné.
La technique est simple, presque archaïque, avec le retour aux gros fusains et au charbon de bois, traçant sur des toiles ou sur des papiers rendus abrasifs, par des enduits de terre ou de poudre de marbre, des formes noires et primitives perdues dans des espaces minéraux.