16 Planches 30 x 40 en largeur
Photomontages numériques, dessin, impression jet d’encre au pigment
Le chassé-croisé, entre la servante de l’auberge, et l’arpenteur, c’est à dire entre Frieda et K.,se déroule sous nos yeux impuissants.Quand on extrait des bribes de phrases dites par ces deux personnages, on mesure leur attente frustrée et leur détresse. L’image de Frieda, enfermée dans l’auberge, puis dans l’école, etc., observée au travers des vitres par les Assistants, s’est imposée comme un leitmotiv. J’ai parcouru les villages des environs, pour y photographier des fenêtres, de toutes sortes, de toutes formes, les plus anciennes possible. Puis j’ai choisi de placer derrière ces ouvertures, une image féminine, métaphore de Frieda, et des femmes qui ont croisé le regard de K. Un corps nu, évitait qu’il soit daté par le costume, et donnait une charge sensuelle, au plus près du texte. Encore fallait-il respecter la distance présente dans le récit. J’ai alors photographié une femme derrière un écran translucide. Pour diminuer encore le réalisme de ces photos, j’ai interposé entre elles et les fenêtres, des dessins au trait. Ce sont des croquis de nu, des mêmes positions, réalisés soit dans l’obscurité, soit les yeux fermés. Ils introduisent un autre niveau de perception, afin d’éviter le didactisme ou la redondance entre texte et image. La gamme colorée, crépusculaire, les matériaux des ouvertures, souvent détériorés par l’érosion du temps et des intempéries, s’accordent au cri de désespoir de Frieda : « c’est toi qui me manques ».
Claude JEANMART
Novembre 2005
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